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  Foi Les catéchumènes et l'Eglise
En accueillant les catéchumènes, l’Église célèbre l’action de Dieu qui appelle au salut tout le genre humain. L’initiation des adultes, qui comporte une progression, se déroule donc au sein de la communauté des fidèles. Avec les catéchumènes, les baptisés entrent davantage dans les richesses du mystère pascal ; ils renouvellent ainsi leur propre conversion et permettent à ces nouveaux chrétiens de répondre plus généreusement à l’appel de l’Esprit Saint..

Le chemin des catéchumènes réveille le nôtre…

Par le baptême nous entrons dans l’Église, peuple de Dieu, corps du Christ, temple de l’Esprit. Mais entrer dans un corps, entrer dans un peuple n’est qu’une étpae –certes essentielle – du long chemin d’une vie qui découvre sa source et son but. Si recevoir le baptême c’est bien sûr choisir en connaissance de cause d’ « achever d’entrer » dans l’assemblée des chrétiens, c’est la suite d’une histoire qui suppose que, déjà et depuis longtemps, le Christ nous a rencontrés, appelés, séduits au point de le vouloir mieux connaître, mieux suivre et d’en vouloir devenir serviteur de ses frères, les hommes.
Si recevoir le baptême c’est « achever d’entrer » dans l’assemblée des chrétiens, c’est, peu à peu, et les baptisés de longue date le savent bien, que le Dieu Trinité devient le centre de notre vie toute entière et la transforme à son image, si, du moins, nous le laissons faire. En effet, l’entrée dans la vie chrétienne n’est jamais terminée et le rituel du baptême est avant tout et surtout rituel de l’initiation à la vie chrétienne.
Apprendre à vivre en chrétien, apprendre à se décentrer de soi pour être à Dieu en étant aux frères… cela prend du temps, cela prends du cœur, cela prends corps ! Et chaque étape va se fêter, se célébrer.
Un adulte qui demande la baptême va par le rite d’entrée en catéchuménat devenir un catéchumène. Un catéchumène, c’est un membre de l’Église, quelqu’un qui apprend, quelqu’un qui découvre, quelqu’un qui cherche, accompagné par des frères et des sœurs déjà baptisés, qui acceptent de se laisser étonner par le chemin tout neuf qui se présente.
Au bout d’un temps d’écoute de la Parole de Dieu, d’approche de l’assemblée des chrétiens, de cœur à cœur avec le Christ, les catéchumènes sont appelés par l’évêque à entrer à entrer dans l’Église, dans la cathédrale, le premier dimanche de Carême. Ils inscrivent leur nom sur un registre. Commence alors pour eux un temps fort de préparation à la vigile pascale (le Carême) où ils recevront baptême, confirmation et eucharistie, les trois sacrements de l’initiation chrétienne.

Alors le premier acte de leur condition de chrétien « complet », c’est cette nuit-là, l’un d’eux qui va lire la prière universelle devant toute l’assemblée : ils sont désormais membres actifs de l’Église.
Ce long chemin plein de surprises est aussi celui des enfants du primaire qui entrent par étapes dans le mystère de Dieu Sauveur jusqu’à recevoir le baptême. À leurs côtés, ceux et celles qui ont été baptisés tout petits font le même chemin d’initiation à la vie avec Jésus et avec les frères qu’ils n’ont pu faire alors mais que leurs parents se sont engagés à leur permettre.
Ce chemin d’initiation chrétienne n’est jamais terminé. Pour chacun, il restera, il reste toujours à entendre l’appel de l’Esprit, recevoir l’amour du Père, annoncer Christ ressuscité. Pour les baptisés au long cours les sacrements de l’Eucharistie et de la Réconciliation en sont les étapes précieuses et fréquentes tout au long de leur vie. Le mariage, l’ordre, le sacrement des malades marquent des étapes plus précises. N’oublions pas ce que saint Ephrem appelle le huitième sacrement : le sacrement du frère qui ; lui, est de tous les instants.

En entrant en Carême, au moment où les catéchumènes inscrivent leur nom à l’appel de l’évêque, l’assemblée des chrétiens fidèles à l’eucharistie dominicale, se « reprend » à une prière intense, solide, belle, bien portée et se reprend à préparer les fêtes de la Pâque de Jésus dans laquelle ils ont été baptisés eux aussi.

Que le simple fait de savoir que des adolescents, en Corrèze, seront appelés au baptême, vienne bousculer nos histoires parfois ensommeillées
- pour nous faire refaire le chemin ;
- pour nous révéler de nouveau, à nous comme à la Samaritaine (3e dimanche de Carême), que Jésus est le « Sauveur du monde » et qu’il faut adorer « en esprit et en vérité » ;
- pour nous révéler de nouveau, à nous comme à l’aveugle né (4e dimanche de Carême) que Jésus est le « Fils de l’homme » et que nous pouvons nous prosterner « devant lui » ;
- pour nous révéler de nouveau, à nous comme à Marthe et Marie (5e dimanche de Carême) que « Jésus est « la résurrection et la vie » et qu’il nous appelle « dehors » de nos tombeaux.
Avec les catéchumènes d’ici et d’ailleurs, nous sommes appelés à vivre l’étonnement des commencements, éveiller notre choix de suivre le Christ, nous relever de nos habitudes pour entrer plus avant dans la vie du Père.
Que la pratique fréquente, nourrissante, épanouissante de l’Eucharistie dominicale nous remette en position de recevoir de nouveau le signe de la croix comme au jour de notre première entrée dans l’Église, de reconnaître notre péché et notre besoin d’être sauvé, d’écouter la Parole qui nous appelle à choisir la vie, de faire profession de foi – et tout cela avec des frères -, approcher du Pain de Vie avant d’être envoyés pour la vie du monde parce que célébrer l’Eucharistie implique « l’engagement à transformer la vie » (Jean Paul II).
Que la pratique régulière de la Réconciliation « constitue comme un déploiement [de notre baptême] tout au long de notre existence encore marquée par des replis sur soi, mais appelée à de nouveaux départs » (Rituel du sacrement de la réconciliation, p. 15), car selon l’expression de saint Ambroise, l’ « Église a l’eau et les larmes de la pénitence ».
Que la prière quotidienne soit avec ces sacrements un des lieux où chacun apprend, encore et toujours, à reconnaître Dieu et à l’aimer.

Enfin, toujours du côté de l’assemblée des chrétiens, l’accueil effectif des catéchumènes fait découvrir combien est important l’accueil cordial de ceux qui osent pousser la porte pour la première fois et « tombent » dans un univers étranger qu’ils vont peut-être apprendre à connaître. Cela demande, le silence respectueux des lenteurs des uns et des autres, l’indulgence pour le péché (pas le sien mais celui du frère), une attention prévenante – au dehors - pour reconnaître les germes de vie chrétienne qui poussent au souffle de l’Esprit. « Voir » comme voyaient les prophètes anciens, les pousses d’humanité, de vérité, de liberté qui demandent à être reconnues, priées jusqu’à inviter à se mettre en chemin à son tour.

P. Jacques Tersou