|
Temps forts Camp d'été 2005 à Belloc
|
Du 3 au 10 juillet, une quinzaine de jeunes des aumôneries de Tulle, du Pays de Tulle et d'Objat et neuf adultes et grands jeunes, tous conduits par le P. Nicolas Risso, ont séjourné à l'abbaye bénédictine de Belloc (Urt, Pyrénées-Atlantiques).
DIMANCHE 3 JUILLET
Parti d’Ussel vers 8h du matin, le car, conduit par Gilles sous une chaleur assez accablante, arrive à l’abbaye de Belloc vers 16h. Nous sommes reçus chaleureusement par frère Marc, hôtelier de la communauté, et nous nous installons dans le bâtiment de l’abbaye destiné à l’accueil et au séjour des groupes. Les lieux sont déjà bien connus de quelques jeunes : Marie-Laure en est à son troisième camp à Belloc, quelques autres viennent pour la deuxième fois. Le groupe compte quinze jeunes de Tulle et du Pays de Tulle, du Pescher, d’Ayen, d’Objat et de Nancy (trois garçons et douze filles, de 7 à 15 ans) accompagnés de dix adultes dont cinq grands jeunes originaires de la Corrèze mais aussi de l’Aveyron et de la Meuse.
Après l’installation, le P. Nicolas Risso, Guilhem Vaillé et Élisabeth Miginiac, les responsables du camp, nous présentent son organisation, les principes à respecter (tenue, propreté, assistance à un office au moins par jour), le programme de la semaine. Quatre équipes sont formées pour assurer les différents services : ménage, cuisine (couvert, benedicite, vaisselle), revue de presse, préparation et animation de la veillée. Nous rejoignons ensuite la communauté pour assister à l’office des vêpres. Fatigue, chaleur, émotion… la « jeune » Élisabeth s’évanouit peu avant la fin de l’office. On s’en souviendra, évidemment, lors des mimes de la dernière veillée.
Après le dîner, le livret du camp est remis à chacun ; il comprend une histoire des abbayes Notre-Dame de Belloc et Sainte-Scholastique d’Urt, une présentation de quelques pères du monachisme, les cinq étapes du parcours biblique proposé autour d’Élie, des prières et des chants. On prie, on chante. La veillée traîne d’autant moins en longueur que la journée du lendemain doit s’ouvrir sur les laudes à 6h20.
LUNDI 4 JUILLET
À six heures, tous debout ! Céline et les frères Vaillé se chargent du réveil. La pluie apporte de la fraîcheur, pourvu qu’elle ne dure pas. Après les laudes, à sept heures, nous préparons le petit déjeuner et prenons le temps de nous réveiller complètement en le partageant.
De neuf à dix heures, Nicolas Risso ouvre le cycle des introductions bibliques : pourquoi sommes-nous à Belloc, dans un lieu choisi, il y a plus de cent ans, comme « désert » loin du monde par des hommes qui avaient soif de Dieu ? Avec la personne d’Élie, nous découvrons ce que c’est qu’être un prophète, il y a IXe siècle mais aussi aujourd’hui, dans notre monde.
Frère Marc nous retrouve ensuite pour nous parler de la vocation monastique, de la vie en communauté.
Pour le déjeuner, nous sommes rejoints par Claude Caillaud, animateur qui n’avait pas pu prendre le car la veille ; Gilles et Hélène le récupèrent à la gare de Bayonne après un saut au supermarché pour le ravitaillement (en alimentation mais surtout en… bermudas, Gilles ayant oublié une partie essentielle de ses vêtements chez lui). L’équipe est maintenant au grand complet.
Après le temps de détente (jeux calmes, lecture, sieste), un grand jeu de piste fait découvrir aux jeunes l’environnement immédiat de leurs lieux de vie : tous sont lancés en équipes à la recherche de la crosse disparue de l’abbé Loc (abbé au moment de la loi de Séparation des Églises et de l’État de 1905 et des inventaires de 1906), et guidés dans leur enquête par l’abbé Chamel, Plume la scribe, un inspecteur des monuments historiques de la DRAC d’Aquitaine, le berger Etorki.
Temps de détente, vêpres pour ceux qui le souhaitent, dîner suivi de la première revue de presse, et enfin veillée-pub’ (la télévision a encore de beaux jours devant elle !), achevée dans la prière : personne ne traîne pour aller se coucher après une journée commencée à l’aube.
MARDI 5 JUILLET
La journée commence plus en douceur que la veille : office de tierce à huit heures du matin, pour ceux qui veulent, et petit-déjeuner pris tranquillement. L’introduction biblique est consacrée à l’appel d’Élisée par Élie. L’appel de Dieu demande une forme de rupture radicale avec ce que nous avons de plus profond en nous, avec ce qui semblait jusque-là le plus vital. En petits groupes, nous essayons de répondre à la question : quels sont les lieux et les moments où le Christ et notre foi sont contestés ?
L’après-midi, par un bon soleil et un fond d’air frais, nous découvrons à pied le relief accidenté des environs du Quartier-Pessarou (Labastide-Clairence), avec de beaux points de vue… une fois absorbées les montées. Au retour, nous assistons tous aux vêpres.
La veillée est consacrée à un jeu de cartes qui consiste à débusquer des loups mangeurs de villageois. Après dix minutes d’explications, un tour à l’essai et deux tours « pour de vrai », certains animateurs (ils se reconnaîtront) n’ont toujours pas vraiment compris le rôle de la sorcière, du chasseur ou encore de la petite fille dans le jeu, mais le fou rire est général et l’allégresse à dénoncer son prochain totalement partagée. Prière et chant arrivent à point pour nous ramener tous à des sentiments plus chrétiens et calmer les esprits avant la nuit.
MERCREDI 6 JUILLET
Le temps est de nouveau maussade. Après les laudes ou encore l’office de tierce, pour ceux qui le veulent, et le petit déjeuner pour tous, nous retrouvons le prophète Élie qui arrive, après quarante jours de désert, à l’Horeb (Mont Carmel), lieu de la rencontre avec Dieu, comme pour Moïse jadis. Dieu rattrape Élie dans le sommeil de la peur et dans ses rêves. Quelle est la nourriture dont nous avons besoin pour vivre ?
Cette réflexion nous invite tout naturellement à participer à l’eucharistie, avant le déjeuner.
Finalement, le ciel s’éclaircit, et nous partons après le temps de repos du début d’après-midi à Labastide-Clairence. Les jeunes et les animateurs sont répartis en trois équipes, avec chacune un questionnaire destiné à faire découvrir l’histoire et le patrimoine, la culture, les traditions de ce village fondé en 1312 par Louis de Navarre : si l’église ou le cimetière juif sont faciles à identifier dans le paysage, la fontaine des Arceaux fait tourner une équipe en rond (dans ce village aux rues tracées au cordeau) et d’autres découvrent avec surprise, en causant avec une charmante grand’mère au tricot derrière sa fenêtre ouverte, que la langue du lieu est le gascon et non pas le basque. Nous finissons par un temps de promenade libre en petits groupes dans le village.
Paris a « perdu » les Jeux olympiques de 2012… Pour consoler les déçus, nous faisons nos jeux olympiques à nous, à la veillée :des jeux consistant à assembler en un temps record une vingtaine de mots plutôt dépareillés. Place à l’imagination et à la poésie surréaliste ; les plus jeunes ont l’esprit plutôt plus alerte que leurs aînés.
JEUDI 7 JUILLET
« Donne-moi de me réjouir de ce par quoi tu me combles, et que cela me suffise. »
Ce matin, nous allons assister à la messe de 8h40 chez les sœurs du monastère voisin de Sainte-Scholastique (à dix minutes à pied). L’ancien père abbé de Belloc, qui officie, en profite pour confier à Nicolas le soin de prononcer l’homélie. Nous nous rendons ensuite au magasin du monastère, où les sœurs proposent les bougies de leur fabrication et nous regagnons Belloc. L’introduction biblique est consacrée à l’enlèvement d’Élie et à la transmission de l’esprit d’Élie à Élisée. Comment est-ce que je réveille le feu qui est en moi ?
Après le déjeuner, Élisabeth et Nolwenn nous quittent pour rentrer à Tulle : pincement de tristesse chez les jeunes et les animateurs. Dans la cuisine, avant le départ, Caroline et Hélène promettent très sérieusement à leur chef de respecter les menus affichés sur le réfrigérateur et toutes les consignes pour le retour (« les couteaux, n’oubliez pas les couteaux ! »).
En car, nous rejoignons Albert Salaberry, un ami de la communauté de Belloc qui a accepté de nous faire visiter le village d’Urt et les bords de l’Adour. Le rendez-vous est à l’église, dédiée à N.D. de l’Assomption et restaurée en 1971. Comme dans de très nombreux villages de pêcheurs en France, une maquette de bateau est accrochée au-dessus de la nef. Dans la chapelle de la Vierge, le tabernacle, les bancs de la chorale, le confessionnal et les portes ont été réalisés récemment par un ébéniste d’Urt. M. Salaberry nous conduit dans les jardins du presbytère, qui jouxtent le terrain de pelote basque, puis au poste de secours (pompiers bénévoles). Nous descendons sur le bord de l’Adour : Urt était autrefois un village de pêcheurs et il reste encore un ou deux professionnels pour pêcher les saumons, aloses, mulets, pibales. L’après-midi s’achève à l’ancien château d’eau de Bardos, transformé en tour dont le panorama s’étend sur les Landes d’un côté, les Pyrénées ou encore la vallée de l’Adour de part et d’autre. Après les vêpres et le dîner, l’équipe « Elimamajucé » présente la veillée « ateliers » : calligraphie, poterie, bracelets brésiliens. Le calme et l’attention des jeunes sont impressionnants.
VENDREDI 8 JUILLET
Ajourd’hui, jour de sortie sur la côte atlantique. Dès la fin des laudes, les nuages menaçants crèvent en pluie battante… L’excursion est maintenue, le départ simplement retardé et l’itinéraire allongé, histoire de traverser Anglet et Biarritz en passant par la route de la côte, pour le coup d’œil. À Saint-Jean-de-Luz, nous visitons l’église (où Louis XIV épousa l’infante Marie-Thérèse d’Autriche en 1660), avec ses galeries pour les chœurs d’hommes, son plafond de bois et le retable du XVIIe siècle en bois dont Nicolas Risso nous explique la symbolique en suivant l’élévation centrale, du prophète Jean-Baptiste (patron de l’église) avec l’agneau à Dieu en passant par la Vierge Marie, lien et intercesseur auprès du Père. Nous disposons ensuite d’une demi-heure pour nous promener en petits groupes dans le centre de la ville : les animateurs coureurs de soldes « tendance » y trouvent de quoi rêver, les amateurs impénitents de douceurs de quoi accompagner le café de tous après le pique-nique. Le temps de musarder et le soleil apparaît, nous permettant d’installer le campement sur la plage. Tout le monde à l’eau !
Nous quittons la plage après le goûter pour rentrer à Belloc. Dans le car, on s’est assoupi ici ou là, repu de soleil et de fatigue.
La veillée, très brève, est consacrée à la « remontée » du jeu de découverte de Labastide-Clairence, avec un enthousiasme tempéré par la fatigue et l’absence d’Élisabeth, organisatrice du jeu avec Nicolas. Chant, prière, bénédiction du soir, chacun a vite fait de gagner son lit. Mais Marie-Laure, devenue une jolie écrevisse, a bien du mal à dormir cette nuit-là.
SAMEDI 9 JUILLET
Tout le monde est levé pour tierce. Une fois le petit déjeuner pris et les tâches ménagères accomplies, nous retrouvons Élie pour un cinquième et dernier épisode : celui de sa rencontre avec la veuve de Sarepta, celui de la découverte de la surabondance de Dieu, qui passe par la réalisation de notre pauvreté et par une démarche de confiance absolue en l’amour du Père. Comment est-ce que je choisis des chemins de vie et non pas des impasses ? Ouvrir une espérance…
L’après-midi, nous préparons la veillée festive : courses à Urt, création de saynettes et spectacles. En coulisse, les membres présents de l’équipe d’organisation des JMJ en profitent pour régler quelques questions.
« Le camp vu par… » les animateurs, pour commencer, puis les jeunes. À chacun, jeune ou moins jeune, de se reconnaître par la rondeur du ventre, les attitudes (le suceur de pouce, les dormeurs de l’intro biblique…) ou les expressions. Serge et Guillaume nous présentent un magnifique intermède de hip hop. Frère Marc, invité à nous rejoindre pendant la veillée, entre discrètement au moment où Nicolas s’exclame, face à Claude déguisé : « Voilà un monstre ! » Pour finir la veillée, nous essayons d’exprimer à chaud ce que le camp a changé en nous, nous lisons ce qui a été répondu aux questions portées sur le mur d’expression (cf. au bas de cette page), nous chantons, nous prions. L’émotion perce sous la fatigue de cette fin du jour.
DIMANCHE 10 JUILLET
Rangements, bagages, grand ménage (la grande Céline restera pour tous une coordinatrice d’équipes de ménage aussi sympa qu’efficace), la maison doit être parfaitement propre avant la messe de 10h30. Ce dimanche, la communauté accueille les jeunes du diocèse qui participeront aux JMJ avec leurs deux aumôniers. La messe est présidée par l’évêque de Bayonne. Louis, qui réussit parfaitement à maîtriser sa grosse émotion, et Marine lisent respectivement la première lecture et les intentions de la prière universelle, tandis que les jeunes du diocèse apportent les offrandes.
Dès la messe achevée, le petit groupe des Lorrains quitte Belloc en voiture. Pour les Corréziens, il ne reste plus qu’à déjeuner, à finir de ranger la cuisine et à remonter dans le car. Tous parlent déjà de l’année prochaine à Belloc, y compris les moines.
Dieu notre Père, tu as ouvert pour chacun
des chemins de paix et de confiance.
À la suite du saint prophète Élie,
tu nous donnes la nourriture pour la route.
Dans l’épreuve comme dans la paix,
tu nous conduis.
Ton Amour nous suffit.
Nicolas Risso
SUR LE MUR D’EXPRESSION
Où et avec qui ai-je déjà fait l’expérience du bonheur ?
Avec ma famille et avec Dieu ; au caté, à l’aumônerie ; avec mes neveux au Parc Bellevue ; à Belloc, j’ai fait l’expérience du bonheur et de l’amitié.
Après quoi, après qui je cours ?
Après l’honnêteté envers moi-même ; après le bonheur ; après l’amitié, après l’amour – Jésus est le visage de l’amour et de l’amitié - ; je ne sais pas.
Comment je dis « merci » à Dieu pour ce que j’ai déjà reçu ?
En lui rendant grâce ; en priant pour lui ; en faisant le bien dans la vie ; en redonnant ce que j’ai reçu à ceux qui en ont besoin ; en aimant les autres ; en priant, en ne faisant pas de gestes, en ne disant pas de paroles malfaisants ; en respectant les autres ; en aimant les autres.
Comment je réveille le feu de Dieu qui est en moi ?
En m’occupant des autres ; en écoutant ; en faisant ressortir notre baptême : prêtre, prophète et roi ; en allant à l’aumônerie ; en priant.
Que veut dire pour moi « porter le manteau du Christ » ?
Porter le manteau du Christ veut dire prier ; pour moi, nous sommes tous prophètes, rois, etc. ; c’est de répondre à son appel ; c’est croire en lui ; c’est de ne pas avoir peur !
Ouvrir une espérance
Rencontrer de nouvelles personnes ; changer nos cœurs, nos mentalités ; la foi en nous s’agrandit ; ne pas avoir peur de sortir de chez nous ; changer le regard sur les autres ; on a vécu notre foi ; voir le positif ; amitié tissée en peu de temps.
Cycle_Elie.pdf |
|
|